7 jours de randonnées de pleine nature en Margeride
La Margeride est un massif montagneux situé dans le Massif central aux limites des départements du Cantal, de la Haute-Loire mais surtout de la Lozère. Avec l’Aubrac, la vallée du Lot, les Grands Causses et les Cévennes, la Margeride constitue un des 5 « pays » de la Lozère. Département le moins peuplé de France, la Lozère n’en constitue pas moins une terre d’exception, avec une nature très sauvage et très variée entre lacs et montagnes. Aucune pollution (atmosphérique, sonore, lumineuse), ce département est le paradis des amoureux de la nature.
Organisé par Isabelle, Véronique, Marie et Olivier, le séjour s’est déroulé du 7 au 14 septembre 2024 à Langogne au bord du grand lac de Naussac. Logés dans un établissement de grande classe – les Terrasses du Lac – nos 28 participants ont bénéficié d’un hébergement et d’une table d’excellente qualité. Et c’est heureux car la météo ne nous a malheureusement pas gâtés… Petit plus, des séances de yoga étaient proposées tous les soirs par Jocelyne : celles-ci ont rencontré un certain succès.
– Samedi 7 septembre :
Rendez-vous fut donné à 1552 m d’altitude sur le site du Truc de Fortunio sous un ciel maussade et un vent violent. Le Truc de Fortunio est le point culminant de la Margeride, à partir duquel il est aisé d’embrasser d’un regard le Mont Lozère, l’Aigoual, le plateau de l’Aubrac, les montagnes du Cantal et les massifs de la Haute-Loire. Après un pique-nique express, nos pas de randonneurs nous ont conduits sur une petite boucle de 4 km à la découverte des chaos granitiques, endémiques de la région. Mais qu’est-ce qu’un chaos ? Les chaos granitiques sont le résultat de l’altération en boules ou en blocs des granites. Au cours du temps, ils se sont dégagés sous l’influence des agents météoriques (eau, gaz atmosphériques, variations de températures…) pour donner des reliefs qui surprennent par leurs arrangements défiant les lois de l’équilibre (typiquement des pierres branlantes) et par leurs formes qui ont fécondé l’imagination populaire, d’où leur association à des légendes locales. À l’issue, déplacement vers l’hôtel, découverte de nos superbes chambres, accueil par toute l’équipe de l’établissement et dîner fort savoureux.
– Dimanche 8 septembre :
Après un petit déplacement vers Auroux, nous attaquons la journée par une petite randonnée de « mise en jambe » de 14,5 km et 350 m de dénivelé, à la découverte des croix taillées au cours des siècles par les crozatiers dans la pierre locale et parfois du fer forgé. La présence de ces croix a plusieurs significations : croix de christianisation du territoire (pour se rapprocher de Dieu), croix de bornage et des chemins (pour permettre aux pèlerins de se situer), croix protectrice des lieux (pour rassurer les pèlerins), croix protectrice des défunts et croix de la mémoire…
A 1 km de l’arrivée, après avoir slalomé toute la journée avec les nimbostratus et autres cumulonimbus, nous sommes pris sous un orage qui nous trempe jusqu’aux os en un temps record. Las, les températures ayant chuté et le chauffage n’étant pas encore lancé à l’hôtel (nous sommes quand même encore en été !!!), nous peinons à faire sécher nos affaires.
– Lundi 9 septembre :
Montée graduelle en condition pour une randonnée un peu costaude de 15 km et 550 m de dénivelé au départ de Chapeauroux. Nous sommes en limite du département, au bord de l’Allier qui nous sépare de la Haute-Loire. Face à nous, dans un paysage grandiose, un viaduc ferroviaire impressionnant construit entre 1857 et 1870, composé de 28 arches de 12 mètres, long de 433 m pour une hauteur moyenne de 20 m et suivant une courbe de 260 m de rayon !…
Le départ est rude puisque nous gravissons 170 m sur 800 m de distance (soit pente de 21 %), et comme nous redescendons un peu plus loin tout ce que nous avons monté, tout est à refaire… Heureusement, la météo est agréable avec un peu de vent, tout ce qui était encore humide de la veille a séché…
– Mardi 10 septembre :
Assurément la plus belle journée de la semaine, initialement programmé comme journée de récupération, nous décidons de la permuter avec la randonnée initialement prévue mercredi. Direction La Panouse, en plein cœur de la Margeride, à la recherche de ces trois pauvres sœurs qui se sont perdues il y a bien longtemps selon la légende au niveau du col qui porte leur nom. Une petite promenade de santé de 11,5 km et 350 m de D+ sous un soleil radieux avec pour seule difficulté l’ascension du Roc de Fenestre à 1486 m d’altitude qui offre un panorama à 360° sur toute la Margeride, les monts du Velay et le mont Mezenc.
Petit plus en soirée : une soirée astronomie conduite par Gregory, un guide naturaliste passionnant et passionné, qui nous fait bien comprendre que si notre système solaire se trouve dans la Voie lactée, galaxie qui compte pas moins d’une centaine de milliards d’étoiles, il existe, dans l’univers observable, des milliards d’autres galaxies. De quoi entretenir cette légitime interrogation : sommes-nous seuls ?...À l’issue de cette soirée glaciale, voire polaire, nous savons tous reconnaître, Véga et la constellation de la Lyre, la couronne boréale, les constellations du Dragon, du Bouvier, de l’Aigle, du Cygne, de Cassiopée, du Dauphin… sans oublier bien sûr les Petite et Grande Ourse et, cerise sur le gâteau, Saturne et ses anneaux.
– Mercredi 11 septembre :
Cette journée de relâche ne nous empêche pas d’aller un peu crapahuter autour d’une partie du grand lac de Naussac vers la cascade de Donozau, un des cours d’eau qui alimente le lac. Véritable mer intérieure de 1080 ha, le lac de Naussac est un lac de retenue engendré par le barrage de Naussac, construit en 1980 sur un affluent de l’Allier. Il a recouvert l’ancien village de Naussac.
– Jeudi 12 septembre :
1ère incursion en Ardèche pour une bouche de 13,5 km et D+ 670 m au départ du hameau de Bez, à 1224 m d’altitude. La randonnée débute avec gants, bonnet et triple voire quadruple couche, les températures ont chuté avec un ressenti de 3° à cause du vent. Nous cheminons sur le GR 7 qui a la particularité de suivre exactement la ligne de partage des eaux entre l’Atlantique et la Méditerranée. Nous surplombons la vallée très encaissée de la Borne vers le sud et les doux plateaux de la montage ardéchoise vers le nord jusqu’à atteindre un surprenant phare bleu !… Haut de 7 mètres, œuvre d’une l’artiste allemande, cette réalisation offre au randonneur une vue époustouflante à 360°, elle peut constituer aussi un abri sûr pour le malheureux randonneur pris sous la tourmente. Après un pique-nique ****, sous un soleil timide, dans le petit village de Borne connu pour l’impressionnante tour féodale qui garde l’accès aux gorges du même nom, nous longeons les gorges par le GR72.
– Vendredi 13 septembre :
Pour cette dernière journée, tout aussi froide que la précédente, nous décidons de cheminer à cheval sur l’Allier et de slalomer entre Ardèche et Margeride, au départ de Luc pour une boucle de 14 km et D+ 500 m. Prisée par les randonneurs car située sur le GR 70, plus connu sous le nom de « chemin de Stevenson », la commune est également connue pour son château féodal construit entre le Ve et le Xe siècle, dont les ruines encore visibles attestent de la puissance de cette ancienne forteresse qui joua un rôle militaire de premier plan jusqu’à la première moitié du XVIIe siècle. Après quatre heures d’ascension, nous expédions notre pique-nique en 15’ (il fait vraiment trop froiiiiiiiiiiiid) pour rallier le château aux ruines imposantes.
Le donjon a échappé à la destruction et a été transformé en chapelle en 1878 avec l’installation d’une statue monumentale de la Vierge Marie à son sommet. Donjon accessible à tous, au sommet duquel, les moins frileux ont pu apprécier un panorama époustouflant et…ébouriffant tant le vent soufflait fort. Oxygénation garantie.
Après avoir dévalisé le fromager du coin, nous retournons à l’hôtel pour partager un instant de convivialité dans le chalet d’Elisabeth et Dominique (28 dans 15 m² !!!), car les conditions aérologiques ne nous permettent pas de tenir dehors.
– Samedi 14 septembre :
Ça y est le séjour est terminé, il fut très agréable et très dépaysant, et surtout chargé d’air pur. En 7 randonnées nous avons parcouru 117 kilomètres / effort (KME). La météo en revanche nous a pris de court, en effet après la canicule vécue lors du séjour 2023 dans la vallée des Peintres, nous nous attendions à un phénomène analogue, ce fut tout l’inverse. De l’avis des plus anciens des RHEM, ce fut sans doute le séjour le plus froid jamais connu…
Toute l’équipe organisatrice vous remercie pour votre confiance, votre enthousiasme et votre bonne humeur légendaire, ce fut un véritable plaisir pour nous de vous avoir fait découvrir ce petit coin de France.
Samedi : Truc de Fortunio, Les 7 chaos
Dimanche : Vers Auroux
Lundi : Chapeauroux
Mardi : Roc de Fenestre
Mercredi : Lac de Naussac
Jeudi : En Ardèche
Vendredi : Entre Allier, Ardèche et Margeride